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PORTRAIT : Retour sur le festival de L'Été photographique à vélo

Après 3 mois de festival à vélo, le centre d'art et de photographie nous raconte son été.
PORTRAIT : Retour sur le festival de L'Été photographique à vélo

Au travail les vélos! permet aujourd’hui à plusieurs usagers de se déplacer en vélo électrique en milieu rural. Afin de vous partager leur expérience, nous avons décidé d’aller les rencontrer et de revenir avec eux sur ces derniers mois à vélo. Cette semaine, nous nous sommes rendus au Centre d’art et de photographie de Lectoure, qui, pendant 3 mois a bénéficié d’un prêt de plusieurs vélos.

Depuis maintenant 34 ans, le festival de l’été photographique constitue un temps fort et incontournable de la programmation annuelle du centre d’art et de photographie de Lectoure. Dans le Gers et en Occitanie, celui-ci crée, partage et participe à la dynamique culturelle du territoire. Chaque année, le festival rassemble bon nombre de bénévoles, de stagiaires, d’ami·e·s, de spectateur·ice·s et se déploie ponctuellement dans plusieurs lieux emblématiques de la ville. Cette année, le centre d’art a décidé d’utiliser des vélos électriques afin de les assister tout au long du montage et du démontage du festival. Marine Segond, coordinatrice du centre d’art et de photographie depuis 2016, nous raconte qu’Au Travail Les Vélos ! a proposé en juin de mettre à disposition du centre d’art le vélo Decathlon Riverside 500E dans le but de l’essayer. Conquis par l’expérience et le festival approchant à grands pas, le centre d’art et de photographie a décidé de demander le prêt de deux vélos supplémentaires, le cargo Douze Cycles G4 ainsi que le longtail douze cycles LT2B. Utiliser par les stagiaires, les bénévoles, les regisseur·euse·s et l'équipe du centre, ils ont été bénéfiques durant les montage, démontage et événements du festival de l’été photographique. 

Pour l’équipe du centre d’art, les vélos ont permis un gain de temps. En effet, le festival se déroulant au sein de sept lieux cette année, il fallait pouvoir être rapidement sur les chantiers afin de constater les avancés, régler des problèmes si nécessaire et naviguer entre les lieux avec du matériel. Là où les régisseurs faisaient des allers-retours entre chaque lieu tous les ans, ils ont économisé, cette année, du temps et de l’énergie. 

De plus, Marine devait également suivre l’avancé des chantiers, parfois accompagnée d’une personne. Tandis que durant les autres années elle faisait une visite de chantier par jour, elle a pu cette année, grâce aux vélos, en faire deux par jour ; elle pouvait également transporter des personnes avec elle comme des bénévoles, l’assistante de la commissaire d’exposition ou encore des stagiaires, des artistes, des régisseuses et régisseurs ou même son chien au quotidien.

Grâce aux vélos et à leur capacité de chargement, Nicolas Bron, régisseur général du festival, estime que le vélo-cargo correspond à un véhicule utilitaire comme un autre. En effet, il est possible de l’utiliser pour aller travailler et permet d’accueillir dans sa caisse un outillage simple, pour lui “pas besoin de Kangoo, si on connaît son chantier et ce qu’il y a à faire, si on anticipe le matériel dont on aura besoin, cela peut laisser place au remplacement de la voiture par le vélo”. Les vélos-cargos ont permis à l’équipe de régie de se déplacer en toute facilité dans les rues souvent à sens unique pour les voitures mais également dans les côtes ardues de Lectoure permettant ainsi d’avoir une régie “ultra-mobile”. 

Accessibles à toutes et tous, les vélos ne rendent pas dépendant les personnes sans permis d’un véhicule à moteur comme ceux utilisés habituellement par le centre. Au contraire, cela leur donne la possibilité de se déplacer rapidement sur les différents chantiers en toute autonomie et avec du matériel. C’est le cas de Kevin Chrismann, diplômé des beaux-arts de Tarbes aujourd’hui artiste et régisseur. N’ayant pas le permis, l’usage du vélo fait partie de son quotidien. Kevin confirme que le vélo électrique s’avère fort pratique à Lectoure et que plusieurs lieux culturels, tel que le Printemps de septembre à Toulouse, l'utilisent désormais.
Il s'interroge néanmoins sur l'impact écologique du vélo électrique dans la nécessaire transition vers une moindre consommation de ressources naturelles. Ce sujet est un des sujets qui posent question lorsque l’on parle de vélo électrique.

Dans l’épisode le vélo électrique est-il vraiment écologique? du podcast Dans la tête d’un cycliste d’Arnaud Manzanini, ce dernier reçoit Jean-Philippe Ferreira avec qui il s’interroge autour de cette question. Dans celui-ci Jean-Philippe Ferreira répond à cette question en la reformulant, “est-ce bon pour l’environnement dans le futur ou est-ce que cela lui fait moins mal?”. Bien que le vélo électrique reste une alternative aux véhicules à essence ou à diesel, “tout moyen de déplacement qui consomme de la ressource n’est pas bon pour l’environnement. On peut minimiser l’impact sur l’environnement mais on ne lui fera pas du bien. Pour faire du bien à l’environnement, on utilise ses pieds (…) ce qui est important c’est l’impact à titre individuel.”. Des études ont montré que le bilan carbone d’un VAE était moins lourd au quotidien que l’utilisation d’une voiture mais que son bilan carbone serait lourd dans la fabrication de leur batterie. En 2020, la vente de VAE s’est vue augmentée de 29%, montrant que trois automobilistes sur cinq ont choisi de prendre le vélo à défaut d’utiliser la voiture. 

Selon l’équipe du centre d’art et de photographie, les vélos sont utiles pour plusieurs points. Tout d’abord, ils représentent un bon moyen de communication. En effet, l’aspect ludique des vélos-cargos, plus spécifiquement, et le fait qu’ils soient visibles et reconnaissables de loin permettent que les gens se retournent sur leur passage et puissent ainsi distinguer les panneaux de l’été photos collés sur les caisses du cargo. En plus d’assurer un gain de temps non négligeable durant le montage de ce festival, l’utilisation des vélos permet des économies d’essence et de location de véhicules. Il a aussi été constaté que le moral des troupes bonne humeur, elle était bénéfiques pour leur santé. Marine Segond nous a confié avoir eu peur de faire du vélo il y a quelques mois dû à des douleurs dans le dos et dans les genoux. Elle nous raconte qu’en ayant utilisé son vélo un jour sur deux pendant trois mois, elle n’a aujourd’hui ni mal au dos, ni mal aux genoux et envisage d’en acheter un pour son usage personnel. 

Bien que certains désavantages, tels que le stockage des vélos ou même la location de camion utile pour transporter le matériel trop imposant ou les œuvres assurées, restent encore à travailler pour passer entièrement à la mobilité douce en vélo électrique, le centre d’art et de photographie envisage l’achat ou la location de vélos électriques dans un futur proche.